L'enseignement essentiel du moderne  spiritualisme, c'est que tous, par chacun de nos actes, chacune de nos pensées, nous nous formons une nature mentale et spirituelle, qui sera bien plus importante pour nous après la mort du corps que maintenant ; exactement selon que cette construction mentale sera bien ou mal bâtie, notre progrès et notre bonheur seront activés ou retardés ; exactement en proportion de ce que nous aurons développé et élevé notre nature mentale, ou morale, ou que nous l'aurons laissée dépérir par un mauvais usage ou une coupable faiblesse pour les jouissances physiques ou sensuelles, nous nous trouverons bien ou mal préparés pour une existence plus haute.
Le Spiritisme enseigne aussi que nous supporterons les conséquences naturelles et inévitables d'une vie bien ou mal employée, et par lui le croyant acquiert aussi la connaissance certaine des faits qui concernent une existence future. Même l'existence du mal, ce problème de tous les siècles, peut être certainement conçu par les Spiritualistes comme un moyen nécessaire du développement de l'Esprit, la lutte contre les difficultés matérielles développe les qualités de patience, de persévérance et de courage, et sans aucun doute les plus hautes vertus ; la pitié, le désintéressement et la charité ne pourraient pas être exercés si l'injustice, l'oppression, la misère, la souffrance et le crime ne les suscitaient pas. Ainsi le mal même peut être nécessaire pour travailler au bien. Un monde imparfait, sujet à la faiblesse et à la souffrance, est peut-être la meilleure, et sans doute la seule école pour développer les phases les plus élevées de l'existence personnelle de l'Esprit.
Je viens de vous donner, mes amis, du mieux que j'ai pu, une esquisse des faits, des enseignements et de la philosophie du vrai Spiritisme. Si j'ai induit seulement un ou deux parmi vous, à s'enquérir par eux-mêmes, sérieusement et avec persistance, de cette importante question, je serai pleinement récompensé et maintenant, je vous dis adieu, et au revoir !
Extrait d'une conférence traduite par M. Mangin (référence : Les Miracles et le Moderne Spiritualisme)